L'opérateur du « mensalão » (grosse mensualité), le scandale qui a failli coûter sa réélection au président Luiz Inacio Lula da Silva, a décidé d’impliquer l’ancien chef de l’Etat dans les malversations en vue d’alimenter la caisse noire du Parti des travailleurs (PT, gauche), la formation présidentielle.
Selon l’hebdomadaire Veja du samedi 15 septembre, le publicitaire Marcos Valério, opérateur du financement illégal du PT, assure que le président Lula était au courant de toute l’affaire. Il aurait même participé à la sollicitation de fonds.
Marcos Valério est un des 37 personnages jugés par la Cour suprême de Brasilia depuis le 2 août. Jusqu’à présent, seul le bras droit de Lula, José Dirceu, ancien ministre « chef de la maison civile » (une sorte de chef de cabinet de la présidence), avait été inculpé comme le « chef de l’association de malfaiteurs » par la Cour suprême. Lula a été écarté de la procédure.
Marcos Valério prétend que les sommes détournées au profit du PT par des banques, entreprises privées ou publiques, dépassaient les 55 millions de reais retenus par l’enquête, et s’élevaient à 350 millions de reais (132 millions d’euros).
Les juges de la Cour suprême ont déjà conclu à la culpabilité de Marcos Valério et d’autres inculpés, dont la situation est examinée graduellement et de manière contradictoire. Le publicitaire est passible de plusieurs années de prison ferme.
Véritable feuilleton judiciaire, puisque les faits remontent à sept ans, le verdict final pourrait avoir un impact sur les élections municipales d’octobre et le rapport de forces entre les partis politiques.
Les révélations de Veja suscitent des réactions. En pleine campagne électorale, des figures de l'opposition, comme le social-démocrate José Serra, demandent un complément d'enquête. Un proche de Lula, Paulo Okamotto, a qualifié Marcos Valério de « fou ». Le gouverneur PT de Bahia, Jaques Wagner, assure que Lula n'a jamais rencontré le publicitaire. Le 20 septembre, le PT et cinq partis alliés accusent l'opposition de recourir à « des pratiques putschistes, à la calomnie, à la diffamation et à la dénonciation sans preuves ».
La corruption est un problème endémique. Alors que Lula a toujours tenté de minimiser le « mensalão », la présidente Dilma Rousseff a déjà dû se séparer de sept ministres suspectés de malversations ou conflits d’intérêts, depuis son investiture, en janvier 2011.
by http://america-latina.blog.lemonde.fr
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